L’hypertrophie bénigne de la prostate

Grosse prostate, prostate… De quoi est-il question ?

L’hypertrophie bénigne de la prostate est souvent appelée « grosse prostate » ou « prostate » dans le langage courant. On parle aussi d'”adénome de la prostate”. Pour simplifier, nous la désignerons dans cet article sous l’acronyme HBP.

Précisons qu’il n’est pas ici question des cancers de la prostate qui doivent être traités par l’urologue.

 L’HBP reste insuffisamment diagnostiquée du fait de la réticence des patients à en parler. Pourtant il existe des traitements efficaces : dans un premier temps, la phytothérapie et les compléments alimentaires ont toute leur place.

Si la phytothérapie est insuffisante vous aurez recours à la médecine conventionnelle. Ce n’est seulement qu’en troisième ligne que la chirurgie interviendra et finalement rarement. Heureusement, cette dernière a beaucoup progressé depuis quelques années et est beaucoup moins mutilante.

La prostate est une glande exocrine située au croisement des voies urinaires et génitales. Elle se situe sous la vessie et entoure l’urètre (canal qui relie la vessie à l’orifice urinaire). C’est une glande qui sécrète le liquide spermatique. Les spermatozoïdes sont eux fabriqués dans les testicules. On comprend aisément que quand la prostate grossit l’écoulement d’urine ou de sperme devient plus difficile.

HBP - Hypertrophie bénigne de la prostate, comparaison entre une prostate normale et une prostate hypertrophiée
Une grosse prostate rend l’écoulement d’urine ou de sperme plus difficile

C’est une affection fréquente, essentiellement liée à l’âge : 50 % des hommes de plus de 50 ans sont concernés et 80 % des hommes de plus de 80 ans. Heureusement des traitements existent afin d’améliorer les symptômes.

Quels sont les symptômes de l’HBP?

Des troubles urinaires :

  • Besoin d’uriner souvent
  • Besoin de se lever la nuit pour uriner engendrant parfois des troubles du sommeil
  • Troubles de la miction (jet faible, retard au démarrage, douleurs…)
  • Gouttes retardataires
  • Etc…

Des troubles sexuels :

  • Troubles de l’éjaculation avec inconfort voire douleurs
  • Troubles de l’érection
  • Moindre plaisir dans les relations sexuelles
  • Etc…

Quelles sont les causes de l’HBP?

Il y a plusieurs causes :

  • La première étant l’âge avec la diminution de la testostérone, hormone masculinisante
  • L’inflammation et ses médiateurs jouent un rôle également
  •  Le syndrome métabolique (obésité, prédiabète et diabète, hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie, foie stéatosique …) est une des causes de l’inflammation chronique
  • Mais il y a beaucoup d’autres causes à l’inflammation chronique qu’il conviendra de corriger : stress, sédentarité, tabac, alcool, erreurs alimentaires…
  • Les maladies chroniques
  • Les perturbateurs endocriniens (certains pesticides, les phtalates, …)
  • Certains médicaments
  • Les anabolisants stéroïdiens utilisés par certains sportifs
  •  D’autres causes encore qu’il conviendra d’identifier.

Comment traiter l’HBP ?

La baisse de l’hormone testostérone est en partie responsable de l’HBP

A ce sujet, il convient de noter que le bon cholestérol est à l’origine de l’hormone testostérone grâce à différents mécanismes :

  • La testostérone se transforme entre autres en dihydrotestostérone (DHT) sous l’action d’une enzyme (la 5-alpha réductase). Cette hormone DHT est un facteur de croissance de la prostate. Il existe des traitements en phytothérapie et en médecine conventionnelle pour bloquer cette enzyme 5-alpha réductase
  • D’autre part il existe des traitements en phytothérapie, micronutrition que l’on appelle des « androgènes like ». C’est-à-dire des plantes qui ont les mêmes effets que la testostérone ou ses précurseurs
  •  Enfin, la testostérone peut se transformer en œstradiol (hormone féminine) grâce à différents mécanismes entre autres grâce aux aromatases, enzymes sécrétées par les cellules graisseuses. L’œstradiol est sécrété au détriment de la testostérone.

Quelques exemples de conseils en phytothérapie et micronutrition.

Il conviendra de les adapter en fonction des symptômes et de se méfier des interactions médicamenteuses. Il y a des contre-indications médicales. La posologie est importante.

  • Le palmier nain (serenoa repens) agit sur la 5-alpha réductase en la bloquant
  • Le lierre terrestre (tribulus terrestris) est “androgène like”
  • La chrysine extraite de la propolis est anti-aromatase et aide le cholestérol à pénétrer dans la cellule
  • Le poivre (pipérine)
  • Le ginseng
  • L’ortie
  • Le zinc
  • La vitamine D3
  • Et d’autres encore… car il faudra lutter contre l’inflammation
Tribulus terrestris (lierre terrestre)
Le lierre terrestre peut être utilisé pour lutter contre l’hypertrophie bénigne de la prostate

L’hygiène de vie et l’alimentation sont importantes

  • Une activité physique régulière
  • Une bonne alimentation variée avec des fruits et légumes
  • Des graisses omega3 (poissons, huile de colza, noix, lin, sésame…) plutôt que des graisses saturées en trop grande quantité (charcuterie, fromage) …
  • L’arrêt du tabac.

En conclusion

Vous avez compris en lisant cet article que l’hypertrophie bénigne de la prostate peut être bien améliorée par différentes méthodes, dès lors qu’apparaissent les symptômes gênants. N’hésitez pas à en parler à vos soignants. La phytothérapie et la micronutrition peuvent vous aider dans un premier temps.  N’attendez pas que vos symptômes deviennent trop importants pour commencer un traitement de phytothérapie.

Toutefois, il convient autant que possible d’ éviter l’automédication car il faut souvent traiter par des associations de plantes avec du zinc et de la vitamine D3, à la bonne posologie.

En matière de phytothérapie la qualité des produits est importante ; là encore l’avis d’un professionnel qualifié est indispensable.