L’hyperperméabilité intestinale (ou HPI)

Appelée leaky gut par les anglo-saxons.

L’hyperperméabilité intestinale joue un rôle important dans le déclenchement et l’entretien de nombreuses maladies chroniques, telles que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique), le syndrome du côlon irritable, la maladie cœliaque, le diabète de type 1 et le diabète de type 2, la polyarthrite rhumatoïde, les spondylarthrites, la schizophrénie, certains types de cancers, l’obésité, la stéatose hépatique, l’atopie et différentes maladies allergiques, pour n’en citer que quelques-unes. Cette perméabilité accrue se développe avant la maladie et ses fluctuations en déclenchent les poussées successives.

Symptômes évocateurs de l’hyperperméabilité intestinale

Ils ont multiples et ne sont pas tous nécessairement présents. Ils peuvent être :

  • Alternance diarrhée constipation ou diarrhée seule ou constipation seule
  • Ballonnements, douleurs abdominales, reflux gastrique
  • Parfois aucun problème digestif
  • Allergies multiples
  • Eczéma, psoriasis
  • Intolérances alimentaires
  • Maladies auto-immunes
  • Stéatose hépatique, maladies du foie
  • Fatigue chronique
  • Fibromyalgie
  • Inflammation chronique
  • Problèmes dysimmunitaires
  • Maladies neurodégénératives, telle la maladie de Parkinson
  • Cancers et traitements des cancers
  • Troubles du sommeil etc.

Un bilan biologique pourra aider au diagnostic du leaky gut

Celui-ci sera prescrit par un médecin et ne sera pas complètement pris en charge par la Sécurité Sociale.

Seulement certains laboratoires pratiquent ce bilan complémentaire.

Quel est le mécanisme de cette hyperperméabilité intestinale ?

En temps normal, la paroi de l’intestin est semi-perméable. Les aliments (nutriments) sont absorbés grâce à cette perméabilité.

La paroi interne du très long intestin grêle est tapissée de cellules épithéliales, les entérocytes qui sont soudées par « des boutons pressions » appelés les jonctions serrées.

Entérocytes - description simplifiée
Entérocytes – description simplifiée. Au dessus la lumière intestinale, en dessous les vaisseaux capillaires sanguins

Les entérocytes sont des cellules cylindriques avec des microvillosités sur leur pole apical (celui qui donne dans la lumière intestinale) afin d’améliorer l’absorption des micronutriments. Le pôle basal de la cellule est en rapport avec les vaisseaux sanguins et lymphatiques.

Si ces jonctions sont endommagées, elles laissent passer des substances toxiques susceptibles de déclencher entre autres une réponse immunitaire qui peut devenir pathologique.

Hyperperméabilité intestinale - schéma explicatif
L’hyperperméabilité intestinale permet le passage d’éléments indésirables dans le sang

Ainsi en cas d’hyperperméabilité la paroi laisse entrer des toxines ou autres éléments indésirables dans le corps.

Outre l’absorption des nutriments et de l’eau les entérocytes sécrètent du mucus lubrifiant déversé dans la lumière intestinale (nécessaire à la protection de la paroi intestinale dans lequel va grouiller le microbiote) fabriquent des enzymes digestives (notamment la lactase), des hormones (de l’humeur, de la satiété…). Elles ont encore d’autres fonctions également indispensables.

Tous les quatre à cinq jours cette paroi interne est intégralement renouvelée afin de maintenir sa performance fonctionnelle.

Certaines substances comme la zonuline sont capables de léser les jonctions. Par exemple, la gliadine du blé (protéine du gluten) pourrait entrainer la libération de zonuline par les entérocytes chez certaines personnes.

Autre exemple : Un manque d’irrigation sanguine au niveau de l’intestin peut également entrainer sa porosité (cf. les marathoniens dont le corps utilise en priorité le sang pour les muscles).

Traitement d’une hyperperméabilité intestinale

En améliorant son alimentation

  • Alimentation variée de bonne qualité en limitant les additifs alimentaires au maximum (ce qui contribue également à lutter contre le surpoids)
  • Mastiquer
  • Manger des aliments fermentés
  • Manger des fruits et légumes, des céréales complètes, des légumineuses
  • Éviter les cuissons à haute température
  • Réduire les aliments indigestes pendant 2 ou 3 mois le temps de traiter la paroi intestinale
  • Ne pas oublier le persil, les champignons
  • Augmenter les graisses oméga 3 en mangeant du poisson, des noix, de l’huile de colza…

En cherchant des intolérances alimentaires voire une maladie cœliaque

L’hyperperméabilité intestinale peut être mise en évidence par des examens appropriés.

Attention à l’alcool et à certains médicaments comme les antiinflammatoires, les IPP (inhibiteurs de la pompe à protons anti-acides), les antibiotiques.

Les chimiothérapies entrainent une hyperperméabilité intestinale qu’il conviendra de traiter.

En luttant contre le stress

  • Yoga
  • Méditation
  • Psychothérapie
  • Sport
  • Phytothérapie etc.

En complétant par des compléments alimentaires

  • Boswellia serrata, curcuma, antiinflammatoires d’origine végétale
  • Glutamine qui nourrit les entérocytes et cicatrise la couche épithéliale.
  • Probiotiques qui entre autres, dégradent les fibres et les transforment en acide gras à chaines courtes indispensables.
  • Antioxydants
  • Des fibres, etc.
Boswellia serrata, l'arbre à encens
Boswellia serrata, l’arbre à encens. Résine, contre-indiquée chez la femme enceinte

En conclusion : ne pas s’automédicamenter

Mais de se faire conseiller par un spécialiste en nutrition et micronutrition pour traiter son hyperperméabilité intestinale génératrice de maladies plus graves à court moyen ou long terme.

Les compléments alimentaires doivent être de bonne qualité.